Des nouvelles de la coopérative et de l’atelier de couture !
– Par Claire Scaramus, volontaire Terres Karens à Mae Woei Clo –
Bonjour à tous,
Ça y est, me revoilà pour quelques nouvelles de la coopérative de tisserandes et couturières de Mae Woei Clo City!
Des nouvelles des tisserandes
Depuis plusieurs semaines, le travail des tisserandes tourne au ralenti. Il y a le travail à la rizière bien-sur, mais surtout, tout le monde part dans la forêt à la recherche de manioc. Leur récolte est rachetée le jour-même par une famille, qui elle, les revend à la ville la plus proche, c est une source de revenu rapide pour tous. Du coup, dimanche, au rachat des tissus, résultat : cinq tissages nous reviennent (pour une trentaine auparavant) et trois femmes qui viennent pour chercher du fil pour tisser. Gloups ! Et cela, juste à la période où les commandes affluent… Il faut donc s’organiser et jouer avec le réseau des villages de la montagne.
La coopérative lance malgré-elle une nouvelle mode à Mae Woei. Je m’explique, lorsque une tisserande fait des erreurs dans le tissage du lès, elle doit racheter le fil, le retisser et du coup, ce lès loupé lui appartient. Depuis quelques temps, les femmes transforment ce lès en sarong pour leur mari. Je croise alors des hommes avec des sarongs colorés, aux rayures absolument pas traditionnelles (les lés tissés sont des rayures que les femmes ont inventées pour la coopérative, mais ne sont pas des motifs utilisés pour les vêtements Karens). De même que je me suis mise à tisser des sacs en empruntant des motifs de la coopérative, les femmes ont trouvé que c était joli et se mettent à tisser de nouveaux sacs. (D’autres infos sur le projet coopérative ici).
– l’apprentissage du tissage aux plus jeunes –
Des nouvelles des couturières
Ça y est, nous avons racheté les deux dernières machines à coudre. Dorénavant, il ne devrait plus y avoir de problème. Les conditions de travail des couturières en sont nettement améliorées ainsi que la qualité de leur travail. Bleshri se met aussi à l’apprentissage de la couture puisque les anciennes machines sont maintenant disponibles. C’est une bonne chose puisqu’elle sera amenée à juger de la qualité de la production. En même temps, elle continue à se former à la gestion de la coopérative.
Les couturières sont autonomes ! Dernière étape de leur apprentissage, je leur ai demandé de coudre des produits de leur choix avec tissus de leur choix en mon absence. A mon retour, le bilan est très positif : elles ont bien compris l’harmonisation des couleurs (au goût des occidentaux !), ont choisi des produits pas très faciles et la qualité est bonne. Bref, elles se lancent et se débrouillent comme des chefs ! Lorsque je suis à l’atelier, nous en profitons pour apprendre à créer de nouveaux produits.
Dans un mois, leur formation touchera à sa fin. Ma mission se termine et elles devront alors poursuivre leur travail seules. J’ai confiance en elles et ça aura été une grande chance pour moi de travailler avec ce groupe qui a appris vite et qui a montré sans relâche motivation, engagement et application. Mais ça aura été avant tout une belle aventure humaine avec des liens forts qui se sont tissés. (Plus d’infos sur l’atelier de couture ici).
1 Comment
Pauline Chuzeville
29 octobre 2012Bravo pour ce bel article : pédagogue pour ceux qui n’y connaissent rien et émouvant pour ceux qui ont eu la chance de rencontrer les couturières 😉 Si tu peux, dis-leur que je pense très souvent à elles comme aux profs et surtout à Jenymo et Kitirot à Maewe ! Idem pour les enfants des écoles : Poblaki, Tiku et bien évidemment tous ceux de Maetowo et les couturières de Métane, etc. Je te souhaite une excellente fin de mission, je suis sûre que tu auras une fête de départ exceptionnelle : tout à ton image ! à bientôt en France, profite de la chaleur du pays karen, tu en auras besoin pour affronter l’hiver ici 🙁 Pleins de pensées à tous surtout à Chichi, Sunee, Bulamo et Bulapa 😉