Terres Karens 8 ans après, racontée par Marion, ancienne volontaire en 2010
Terres Karens 8 ans après, racontée par Marion, ancienne volontaire en 2010
En 2010-2011 j’étais volontaire pour l’association Enfants du Mékong dans la région Karen en Thaïlande. A côté de la gestion des programmes de parrainages, j’avais aussi eu la chance de travailler avec Alexis à la création de Terres Karens. Le projet Esprit Karen existait déjà depuis 2-3 ans et aidait déjà à sauvegarder le tissage dans les villages karens en vendant des produits aux expatriés français de Bangkok. Alexis, volontaire MEP installé à Maewe, avait pour projet de professionnaliser et de développer ce projet ainsi que de permettre une gestion pour et surtout PAR les Karens. Ce projet paraissait un peu (même pour certains complètement) fou à l’époque. Et pourtant la première coopérative de tisserandes fut créée à Maewe en 2010. Un an plus tard, c’est un atelier de couture qui a été créé grâce à Claire et des villageoises ont ainsi été formées au nouveau métier de couturière. Cependant la présence d’un volontaire français était encore nécessaire aussi bien à Maewe que dans la vallée à Mae Tan ou Mae Sot.
Aujourd’hui, 8 ans après le début de cette folle aventure, j’ai eu la chance de revenir dans la région et j’ai pu constater que tous ces projets non seulement existent encore, mais sont aujourd’hui extrêmement professionnels et surtout quasi-autonomes !
Les tisserandes organisées en coopérative gèrent de manière totalement autonome la répartition du travail entre elles et les contrôles qualités. Certaines d’entre elles créent même de nouveaux motifs pour les nouveaux produits. Tout cela sans intervention des volontaires !
Les couturières sont capables de faire des produits de plus en plus complexes. Elles prennent leur travail très à cœur et Charlotte, volontaire à Mae Tan, ne passe qu’environ une fois par mois à Maewe pour une réunion avec la chef de l’atelier !
Bref ce pari fou lancé par Alexis et le Père Alain il y a 8 ans est un pari gagné ! Il apporte à Maewe et aux autres villages de la région une sauvegarde de la culture et des traditions, de nouvelles sources de revenus, un apprentissage de nouveaux métiers, un gain d’autonomie, et bien d’autres choses !
C’était pour moi une grande chance et un grand bonheur de pouvoir participer au lancement de ce projet en 2010 et de voir le développement et la professionnalisation 8 ans plus tard !
Il ne s’agit pas maintenant de se reposer sur ses lauriers. De nouveaux défis se présentent tous les jours pour les Karens : l’arrivée du tourisme, la baisse de la natalité, l’exode rural, etc. Je ne suis pas inquiète, je sais que les Pères MEP de la région (Alain, Antoine et Camille) sauront trouver de nouveaux projets pour aider et soutenir les Karens, sans toutefois leur enlever leur autonomie. J’ai hâte de revenir dans quelques années pour voir les nouvelles avancées !
Marion ou Nautichri pour les Karens.
1 Comment
Laurence
1 décembre 2018Bonjour
Ayant fait partie de la toute, toute 1ère équipe Esprit Karen avec Laure de Ghellinck, je suis ravie du développement et l’extension du projet. On a démarré en trombe sans business plan et sans rien connaître à la couture ( l’arrivée de Flo de Cordoue avait beaoucoup amélioré les choses) , motivées par l’enthousiasme sans faille des tisserandes des villages karens, du père Alain et de Laure de Ghellinck, et inspirées par la grande beauté des tissus karens.
Une bonne douzaine d’années plus tard vous parlez d’autonomie, d’auto-gestion, de professionnalisation, d’extension des débouchés, de “women empowerment”! Quelle belle aventure humaine! Longue vie à Terres Karens! Laurence