Catégorie : Les news de la coopérative

  • Premier bilan après six semaines en Thaïlande !

    Après trois semaines passées à Bangkok, je me suis enfin installé dans le village de Maewe, dans la province de Tak, au coeur des montagnes qui forment la frontière avec la Birmanie.

    Bref retour sur mes premières semaines à Bangkok : j’ai passé l’essentiel de mon temps à apprendre les bases du thaï et à m’acclimater à ce nouveau pays et à sa culture. J’en ai aussi profité pour prendre contact avec les personnes susceptibles de participer à un projet de coopérative agricole, et je me suis fait connaître des administrations.

    Le changement de mode de vie et l’acclimatation à la société thaïlandaise s’est bien passée, bien que j’ai eu la chance (!) d’attraper la grippe A après seulement deux semaines à Bangkok. Si la maladie avait beaucoup fait parler d’elle en France, elle est ici beaucoup plus commune. Après cinq jours de quarantaine et quelques doses de tamiflu, j’étais à nouveau en pleine forme !

    Parallèlement, je me suis équipé et formé pour construire les outils qui permettront de faciliter la gestion des projets : apprentissage du langage VBA pour construire des logiciels simples d’utilisation sous excel, construction de bases de données … Des savoir-faire qui, je l’espère, seront utiles le moment venu.

    J’ai ensuite passé trois semaines à Maewe, pour un nouveau temps d’immersion. L’objectif, après avoir appris à me débrouiller en thaï, est d’apprendre à parler karen (la plupart des villageois ne parlent que ce dialecte).

    Il faut maintenant prendre le temps de confirmer les résultats des études qui fondent le projet ‘Terres Karens’. L’ensemble du projet repose sur ces travaux que nous avions faits à Paris, et sur les quelques semaines que j’avais passées dans le village l’an dernier.

    Cette expérience et ces travaux sont encore insuffisants pour mettre en place un projet qui  corresponde vraiment aux besoins et aux attentes des karens du village.

    C’est une première phase assez longue et compliquée, notamment parce que la communication reste encore difficile, L’apprentissage du thaï et du karen n’est pas évident : Les langues utilisent en particulier des tons que les phonèmes occidentaux ne connaissent pas, ce qui ne facilite pas les choses : par exemple, en thaï, les mots ‘proche’ et ‘loin’ s’écrivent en alphabet latin de la même manière, mais se distinguent par une légère différence d’intonation…

    Pendant ces trois semaines, je donnais le matin des cours d’anglais, et l’après-midi je prenais des cours de karen. Mon professeur s’appelle Kitirot, un karen qui m’accompagnera cette année dans nos projets. Le soir, j’allais dans les maisons pour faire connaissance avec les familles. Je suis aussi allé faire quelques enquêtes sur le terrain dans les rizières de montagne, invité par les uns et par les autres.

    Ici, je suis le seul occidental, et tout le monde est très accueillant. Dans ma maison, il n’y a pas encore l’électricité, mais je suis installé confortablement. Le village est à un peu plus d’une heure de piste de la première route goudronnée, et souvent il faut faire les derniers kilomètres à pied parce que le 4.4 patine dans la boue, saison des pluies oblige. La beauté des paysages et la gentillesse des gens compensent très largement les conditions de vie difficiles.

    Ces six semaines ont donc essentiellement été un temps d’écoute et d’apprentissage. Il reste encore beaucoup de chemin à parcourir avant de pouvoir être opérationnel pour réunir une équipe de création d’une coopérative agricole. C’est l’objectif que je me fixe pour ces six prochaines semaines.

    Ici, il n’y a pas internet et le téléphone ne capte pas, aussi je ne pourrai répondre à vos messages que toutes les deux semaines, quand je redescends à MaeSot pour prendre un bol d’air et parler un peu français avec les autres volontaires. Vous aurez sinon des nouvelles de la vie à Maewe et de nos projets toutes les six semaines.

    Voilà pour quelques nouvelles du terrain !

    À Paris, l’association s’organise désormais autour de Nicolas Boutin, Nicolas Neiman et Noël Barjon, des centraliens de deuxième année. Elle continue de réunir toutes les bonnes volontés qui souhaitent donner un peu de leur temps en mettant leurs compétences au service des karens. Ce seront eux qui organiseront la vie de l’association, donneront vie à vos projets ou relayeront à Paris le travail du terrain. Pour les contacter, écrivez leur à l’adresse contact@terres-karens.org.

    À très bientôt, pour plus de nouvelles de notre projet ‘Terres Karens’ !

    Alexis Balmont, volontaire pour les Missions Étrangères de Paris 

  • Premières nouvelles du projet Terres Karens !

    Je suis bien arrivé à Bangkok ce matin. Je loge à la maison des Missions Étrangères de Paris sur l’avenue Silom, et je commence demain matin à apprendre les bases de la langue thaï à l’école linguistique de la ville. J’y côtoierai d’autres volontaires, mais aussi du personnel diplomatique ou des expatriés.

    C’est la fin de la phase de préparation de ce projet, place maintenant à la mise en pratique ! Cette première phase aura été marquée par la création de l’association Terres Karens, la construction de son site internet, la publication des travaux de l’association et de son projet, la recherche de fonds pour le réaliser, et l’exposition photo pour le faire connaître et promouvoir l’association. C’est déjà un long chemin parcouru depuis le mois de janvier, et il convient ici de remercier tous ceux qui ont permis que ce travail ait pu se faire dans une ambiance efficace et chaleureuse, ceux qui ont accordé leur confiance à notre jeune organisation pour soutenir son projet et permettre qu’il se réalise, ceux qui ont accordé un peu de leur temps pour nous donner leurs conseils, ou qui ont mis à notre disposition leurs compétences ou leurs locaux… Il faut espérer aujourd’hui que leur confiance ne sera pas déçue !

    Je rejoindrai dans deux semaines le village de Maewe, le village-pilote de notre projet, où je logerai au sein du pensionnat de l’école primaire, notamment pour continuer plus facilement mon apprentissage des langues en vivant avec des karens.

    Pendant ces quinze jours d’étude à Bangkok qui me séparent de mon installation là-bas, j’en profiterai pour faire connaissance avec les responsables de la filière ‘Esprit Karen’ : un projet de valorisation et de commercialisation des produits issus du tissage traditionnel des femmes de la montagne porté par des femmes expatriées de Bangkok. Une coopérative de femmes tisserandes, dont les principes de fonctionnement se calquent sur ceux des coopératives agricoles, apportera des solutions concrètes à certains des problèmes rencontrés par la marque. Elle permettra notamment de fédérer les femmes en un unique interlocuteur structurel à même de gérer des stocks ; et des réductions de coût liés aux économies d’échelle et à l’organisation de l’approvisionnement en matières premières sont à prévoir.

    Pour le projet ‘Terres Karens’, c’est aussi un moyen très concret de préparer les familles à réfléchir aux bénéfices liés à une organisation sous forme coopérative, en mettant pratiquement une telle organisation en place dans un secteur très spécifique. Il faut en outre espérer que l’organisation globale permette de proposer aux femmes de la montagne un prix de rachat de leur artisanat plus élevé que celui du marché. Cette hausse des prix pourrait provoquer un dynamisme local vertueux.

    Je profiterai également de ces quinze jours pour identifier les administrations thaïlandaises qui seront à solliciter dans le cadre du projet, et prendre contact avec la mission économique française et les principaux acteurs qui pourront s’y investir.

    Pendant ces quinze jours, je serai joignable par internet sur l’adresse électronique suivante : alexis.balmont@terres-karens.org. Par la suite, c’est à Bangkok que je serai cette année joignable par courrier, à l’adresse suivante :

    Alexis BALMONT,
    chez les Missions Étrangères de Paris
    254 Silom Road
    Bangkok, THAILAND

    Les volontaires de passage ou les permanents me feront suivre ce courrier, et je vous promets de répondre à toutes les lettres. Je n’aurai en revanche accès à internet que trois ou quatre fois par mois. Je vous communiquerai d’autre part le numéro de téléphone mobile que je me serai procuré ici, mais les problèmes de réseaux seront les mêmes. Vous serez cependant tenu au courant des avancements du projet régulièrement.

    En France, l’association Terres Karens continue de vivre et de relayer le travail effectué ici sur le terrain, et toutes les bonnes volontés sont les bienvenues !

    À très bientôt pour plus de nouvelles de notre projet ‘Terres Karens’

    Alexis Balmont, volontaire MEP

    www.terres-karens.org