Le printemps Karen – Mars 2011

Posted on Mar 10, 2011

Des nouvelles d’Alexis et de la coopérative de Mae Woei Clo

Par Alexis BALMONT, volontaire pour les Missions Etrangères de Paris, responsable du projet ‘coopérative’ pour l’association Terres Karens. Alexis, parti en septembre 2010 pour créer une coopérative au village de Mae Woei Clo, initie le projet cette année en organisant les tisserandes du village. Après 4 mois de fonctionnement, le bilan est positif, et la coopérative continue de se développer. Plus de nouvelles dans cette partie !

Le magasin propose ses services à plus de villages

Un principe simple : acheter groupé

Le projet est fondé sur une idée toute simple : si toutes les femmes se fédèrent, elles acquièrent un pouvoir économique qui leur permet de faire des économies importantes en achetant leurs matières premières à des prix de gros. Dans cette logique, elles peuvent aller acheter du fil de meilleure qualité à un prix unitaire plus bas.

C’est ainsi que nous avons créé un magasin de détail à Mae Woei Clo, qui propose aux tisserandes des bobines à des prix inférieurs que celles qu’elles peuvent trouver dans la ville la plus proche, à quelques heures de piste. Une petite révolution que je vous avais racontée fin novembre !

Rupture de stock !

Aujourd’hui, le magasin commence à être connu dans la montagne, au point que nous avons vu débarquer il y a deux semaines des groupes de jeunes femmes de Mae Ou Gna Clo, un village isolé à quelques heures de piste de MaeWoei. Tout était plié en quelques minutes : chacune a acheté de quoi tisser des chemises et des sacs pour toute sa famille pendant quelques mois, et notre précieux stock de fil était épuisé… Un succès que nous n’avions pas prévu, mais qui est tout à fait opportun …

Un impératif de volume

En effet, pour profiter des services de notre grossiste de Chang Maï, il nous faut commander à chaque fois au moins 1050 bobines de fil. C’est la condition pour qu’il mette à notre disposition son transporteur (Thaï Parcels), qui envoie notre fil à des prix dérisoires jusqu’à MaeSot. C’est donc aussi la condition pour que nous puissions le vendre à Mae Woei Clo à un prix quasiment identique au prix de gros : le prix du transport se répartit sur un nombre important de bobines et devient presque nul.

En raisonnant à l’échelle de 60 tisserandes, il n’est pas possible de consommer une telle quantité de bobines dans l’intervalle de temps qu’il faut pour épuiser les couleurs les plus. Il est donc tout à fait heureux que les volumes du magasin augmentent : si le succès permet de proposer du fil bon marché à de plus en plus de femmes, il garantit aussi que le fonctionnement du magasin soit durable, en obtenant un volume de bobines suffisant pour pouvoir commander en gros.

Dans cette logique, nous avons décidé de proposer nos bobines à plus de villages : aujourd’hui,  six villages s’approvisionnent au magasin : Poblaki, Mae Ou La Clo, Mae Po Ki, Mae Woei Clo, Mae Ou Gna Clo et Po Mu Ba Le Ko.

En repartant de la coopérative …

Les lés tissées sont de plus en plus compliquées

La coopérative permet aussi aux femmes de vendre leur production en s’affranchissant des intermédiaires, et de participer aux commandes de ses partenaires commerciaux. Si dans les premiers temps, nous avons choisi de proposer aux tisserandes de vendre des lés unis, nous fabriquons aujourd’hui des pièces de plus en plus complexes !

Valoriser  le savoir-faire local

Ces pièces correspondent davantage au vrai savoir-faire karen, et sont uniques : aucune machine n’est encore capable de les reproduire. Le principe de la coopérative n’est pas d’imposer des commandes aux femmes de la montagne, mais de proposer des débouchés à leur artisanat. L’objectif est donc de mettre en valeur ce qu’elles produisent, l’essentiel du travail étant de trouver des marchés qui correspondent à leurs pièces de tissu, et de contrôler que leurs fabrications puissent être vendues pour atteindre l’équilibre financier indispensable à la survie de l’organisation. Cela implique des contrôles de qualité ou de forme, mais ce sont toujours les femmes qui sont à l’origine des motifs et qui imaginent les tissus. Le catalogue de la coopérative présente les pièces du village, et les clients choisissent ce qui leur plaît.

Quelques motifs karens

Lâchez-vous !

Pour mieux savoir ce que savent faire les unes et les autres, nous avons aussi choisi de lancer une opération un peu inhabituelle : un lé dont les tisserandes font … ce qu’elles veulent ! La coopérative leur fournit le fil qu’elles veulent et s’engage à racheter le produit fini (mais un seul) à 300 baths. Un prix volontairement bas pour ne pas se retrouver avec un stock de lés aux motifs et aux couleurs bien particuliers mais … invendables. En pratique, 7 femmes ont participé à l’opération et ont tissé des pièces de grande qualité.

Un équilibre à trouver

Pour autant, il ne s’agit pas non plus de chercher des points de vente pour des chemises et des sacs traditionnels, ou de racheter systématiquement ce que font les unes et les autres. Même avec une bonne dose de marketing et beaucoup de communication, je doute que la mode d’ici quelques années soit à porter des chemises rouges bariolées dans les rues de Paris, parce que, vraiment, c’est archi-tendance…  Il s’agit donc de choisir dans les produits proposés en puissance par les femmes ceux qui auraient aussi le goût de leurs clients. En ce sens, une partie du travail reste un travail de tri et de choix de couleurs, avec, bien sûr, quelques petites erreurs d’appréciation d’un volontaire masculin pas toujours très au fait de ce qui se porte et de ce qui ne se porte pas toujours très bien hors du village. Par exemple, emballé par les lés en fil karen (un fil de coton naturel que les femmes confectionnent elles-mêmes), sans doute plus pour leur histoire que pour leur esthétique, il faut bien se rendre à l’évidence que, vu de loin et dans le brouillard, si on apercevait  une pièce pareille à Paris, on s’écrierait certainement : ‘Non mais qui a laissé traîner ce grossier sac de jute dans le salon ?’. Et pourtant, c’est sans doute aussi une technique au monde. Il y a donc un équilibre à trouver, qui s’articule entre le marché et la volonté de préserver un patrimoine culturel en danger, qui n’est pas sans quelques tâtonnements esthétiques. Dans ce jeu d’essais et de ratés, il ne s’agit pas de trop faire d’erreurs d’appréciations, qui représentent autant de pertes sèches pour la structure.

Une logique de prix imaginée au service des commandes

Un autre principe, qui distingue la coopérative d’une structure entrepreneuriale classique, est de laisser une totale liberté aux tisserandes. Si elles veulent tisser, elles tissent ; si elles ne peuvent plus pour des raisons X ou Y, elles peuvent s’arrêter. Aucune contrainte autre que nos encouragements ou nos réserves.

C’est une liberté qu’elles apprécient, mais qui implique un système de gestion un peu plus compliqué que ceux pratiqués habituellement. Comment s’assurer que les femmes ne tisseront pas que des lés unis toute l’année, sans toucher aux commandes ? Par la confiance, d’abord, et la responsabilisation : elles ont bien compris que la pérennité de la structure dépendra de sa capacité à vendre. Par les prix, ensuite : il est nécessaire que le travail soit rémunéré à la mesure de la complexité et de l’investissement en temps des tisserandes.

Ainsi, à chaque nouveau tissu que la coopérative est chargé de faire, il s’agit de poser les bonnes questions au bureau des trois cheffes de la coopérative : ‘Qui sait réaliser ce motif ? Toi, si tu avais le choix entre une pièce unie et une pièce de ce motif, à partir de quelle rémunération est-ce que tu choisirais la pièce complexe ?’ Et, en plus des réponses, de confronter les informations avec celles qui sont objectives : nombre de jours de travail, nombre de motifs, nombre de couches dans la trame (un critère que évalue la complexité de la réalisation) … L’objectif est de faire en sorte que les prix correspondent très exactement à la valeur des tissus rapportée à une pièce unie à 200 baths (notre choix initial).

En pratique, quand une tisserande se présente et veut tisser, on discerne vite la pertinence du choix des cheffes : quand le prix est bien fixé, il lui est égal de tisser une pièce unie ou une pièce complexe. En revanche, quand les unes et les autres refusent systématiquement un motif, on devine qu’il n’est pas rémunéré à sa juste valeur …

Il y a parfois aussi quelques détails que l’on n’avait pas forcément pu prévoir : on présente une photo de motifs, et l’on pose les questions. Elles y jettent toutes un coup d’oeil, me regardent, puis éclatent de rire ! Cela dure dix bonnes minutes pendant lesquelles on ne comprend pas grand-chose. Pour m’expliquer, elles me retendent la photo et me disent ‘mais enfin, tiens, regarde, c’est évident quoi !’. Le motif est simplement caractéristique d’un autre village ‘mais enfin c’est évident, ce motif là vient de Poblaki !’. On dit que les motifs et l’agencement des symboles ont une signification. Celui qui sait les lire connaît la provenance de son interlocuteur, et un peu de son histoire inscrite sur son habit.

Et si c’était vrai ?

La confiance, au cœur de notre fonctionnement

Vous l’aurez compris, le système de fixation des prix repose largement sur la confiance. Ni Kitirot ni  moi ne pouvons vraiment apprécier et la qualité des tissus et la complexité des motifs. C’est un risque à prendre, mais c’est aussi dans l’ordre des choses que ce soit elles qui décident pour la structure qui leur appartient.

Adapter ses moyens aux avancées du projet

Extension du logiciel de la coopérative

Avec les nouveaux villages, et tous les ‘déménagements’ après la fin de la récolte (des personnes construisent leur maison ou la déplacent), le logiciel de la coopérative n’est plus forcément à jour. En particulier, il s’agit d’incorporer des tissus beaucoup plus compliqués, qui demandent à ce que la tisserande ait accès à certaines couleurs d’un point d’approvisionnement et à certaines autres d’un autre endroit ; l’objectif étant de conserver le système actuel : c’est l’ordinateur qui fait la comptabilité, met à jour les stocks et garde en mémoire les lés commandés. Cela représente un gros travail de mise à jour permanente qui, il faut l’espérer, aboutira à un outil de gestion parfaitement en phase avec la réalité du terrain. Et facilement utilisable par quelqu’un qui n’a aucune affinité de longue date avec l’informatique…

Une première ébauche de catalogue électronique

Maintenant que certains lés sont bien connues des tisserandes et de Kitirot (il y a un modèle connu qui permet à chaque tisserande de le reproduire), nous pourrons le proposer de manière plus systématique à nos éventuels clients, sans prendre le risque de lui donner un produit qui n’a qu’un vague rapport avec ce qu’il aurait pu s’imaginer à la commande. Je travaille donc à la réalisation d’un catalogue électronique ne prenant en compte que les tissus ‘connus’, qui permet au client de choisir en quelques clics le tissu qui l’intéresse et les couleurs qu’il veut pour ses motifs. Ensuite, il suffit de montrer les bonnes couleurs et le modèle aux tisserandes, qui savent tisser la pièce sans trop de problèmes (du moins pour les quelques tissus que nous avons essayés aujourd’hui). Un premier outil qui sera utile pour savoir si la coopérative pourrait fonctionner en réalisant des pièces sur mesure, un service haut-de-gamme en cohérence avec les exigences de cet artisanat. Encore une fois, c’est une affaire à suivre !

Cette fois-ci, je vous épargne les autres rubriques de la newsletter : la newsletter est déjà bien trop longue ! Venez me voir, et vous saurez tout des autress aspects de ma mission à Mae Woei Clo !

 

Un bilan plus détaillé après six mois de mission

Dans le document ci-dessous (‘Création d’une coopérative de tisserandes à Mae Woei Clo’), vous trouverez beaucoup plus de détails sur mon activité ici, et vous saurez tout de nos besoins pour continuer notre projet de coopérative.

Creation d’une cooperative a Mae Woei Clo

Pendant que Foulques entre dans le vif de sa mission !

Par Foulques Le Tarnec, volontaire pour les Missions Etrangères de Paris. Foulques, en école de commerce à Marseille, est arrivé en Thaïlande fin janvier. Sa mission : trouver de nouveaux débouchés pour la coopérative en coordonnant notamment la mise en place d’une filière de commerce équitable, K4K, qui exporterait des produits à l’étranger. Un projet ambitieux, dont vous trouverez ici les premières nouvelles de terrain.

La coopérative sollicite … des couturières !

Nous pouvons diversifier les débouchés de la coopérative de deux façons : soit en recherchant des clients de lés, soit transformer les lés de la coopérative en produits finis, tels que des objets de décoration intérieure par exemple. Le marché pour le tissu Karen étant faible, l’objectif est de confectionner des produits finis pour renforcer la pérennité de la coopérative. La diversification des débouchés permet en effet de pallier la défaillance d’un client.

Plus que la pérennité de la coopérative, c’est  la valorisation des tissus qui sera améliorée ; la marge étant plus importante sur les produits finis. Ce bénéfice dégagé garantit une meilleure valorisation du lé mais aussi la constitution d’un fonds commun pour des projets du village (constructions sanitaires ou autres).

A Maewe, des projets, on en a … : une maternelle !

Un modèle qui fonctionne : Esprit Karen

Esprit Karen est une association qui a pour but de développer une activité économique dans les villages des montagnes karens de la province de TAK. Cette association, gérée par des expatriées françaises, propose en effet trois collections d’articles de décoration par an, faits à partir de tissus Karens. L’équipe (composée de huit femmes) gère ainsi le design des produits, l’achat des matières premières, les commandes et la vente. Elles emploient un atelier de trois couturières Karens pour la confection des produits. Les produits réalisés sont alors vendus grâce à des ventes privées dans le milieu expatrié de Bangkok. Ce projet permet donc de créer des débouchés pour les lés tissés dans la montagne et de sauvegarder le patrimoine culturel Karen en faisant la promotion du tissage traditionnel.

L’équipe d’Esprit Karen est assistée dans sa gestion par Marion Le Coz (volontaire Enfants du Mékong) qui assure la relation entre les expatriées de Bangkok et les couturières basées à Mae Tan.

Ce modèle fonctionnant très bien auprès de la communauté « expat’ », nous cherchons à mettre en place le même système en France, tout en travaillant de concert avec Esprit Karen en  Thaïlande. (C’est d’ailleurs dans cet esprit qu’elles nous ont aimablement prêté leurs prototypes). Nous ne pouvons cependant passer par les mêmes infrastructures parce que l’atelier de Mae Tan est saturé. Trois collections par an à raison de plus de 500 produits par collection suffisent largement à remplir l’emploi du temps des trois couturières !

Marion Le Coz

 

Marion et moi sommes donc partis à la recherche de nouvelles couturières… Après une journée dans les transports en commun et des discussions diverses et ô combien intéressantes, nous voici, deux compagnons, débarquant à Chiang Mai. Arrivés sur le tard, l’accueil par les sœurs de l’école de Chiang Maï n’est pas conforme à la réputation d’hospitalité (pourtant non usurpée !) du peuple Thaï… Il est même question de me refuser l’entrée parce que je suis … un homme ! C’est un peu fort de café alors que nous avions prévenu de notre visite. Après quelques palabres, le problème est réglé. Il en reste cependant un : cette école ne peut produire pour nous mais sa directrice nous recommande une école de couture à Mae Saï (ville la plus au nord de la Thaïlande). Après une nouvelle journée de transport (ce n’est pas grave, la route est belle), nous sommes accueillis les bras ouverts (cette fois-ci) par le personnel dirigeant. L’école prend en charge des enfants Akhas (ethnie minoritaire du nord de la Thaïlande) et forme les jeunes filles à la couture pour leur apprendre un métier et leur éviter de « tomber » dans la prostitution. L’école est tenue par une directrice Thaï qui, à travers les objets qu’elle confectionne, veut mettre en exergue l’histoire du peuple qui les fait. Elle nous parle ainsi des Akhas mais aussi des Hmongs et des Karens.

Charmés tant par les produits qu’elle propose que par son discours, nous décidons de lui proposer une collaboration avec notre future structure qu’elle accepte volontiers. Au début, cet atelier ne sera qu’un simple prestataire. A terme, l’idée est de recruter les couturières qui auront appris leur métier dans cette école. Une affaire à suivre …

Un impératif : travailler tous ensemble

Comme vous pouvez le constater, cela fait encore une partie prenante de plus dans le projet ! Entre Alexis isolé dans ses montagnes, Marion à MaeTowo, l’atelier de couture de Mae Tan, l’école de Chiang Maï, les bénévoles d’Esprit Karen à Bangkok, les Missions Etrangères de Paris, Foulques l’itinérant et la France, la communication n’est pas des plus aisées ! C’est pourquoi une autre mission de mes missions est d’harmoniser la communication et favoriser l’échange d’informations entre le terrain et Paris. Cette tâche n’est pas facile mais nous avons le luxe de partager un même objectif : aider la population Karen. Cela nous permet de travailler ensemble et d’avancer vers les mêmes objectifs.

En vue de réaliser ces objectifs, nous avons mis en place différents moyens tels qu’une plate-forme de travail collaboratif, un rendez-vous skype hebdomadaire pour favoriser les échanges entre la France et le terrain, un profil facebook pour relayer les projets de l’association, etc.

Trouver la structure la plus pertinente et la déclarer

Afin de rendre le projet d’entreprise de commerce équitable pérenne, il faut déclarer une entité juridique. Après différentes recherches sur les structures, nous n’avons pas encore arrêté notre choix. Nous sommes d’ailleurs preneurs de tout conseil avisé ! Plusieurs options se présentent à nous : soit déclarer une entreprise (CAS N°1), soit déclarer une association (CAS N°2), soit que le projet soit supporté par l’association Terres Karens (CAS N°3), soit que la coopérative exporte directement des produits finis (CAS N°4).

CAS N°1 : Déclarer une entreprise. Dans ce cas de figure, il est plus difficile de démarcher des partenaires. Or nous n’avons pas le capital pour lancer l’entreprise qui a besoin de fonds de roulement.

CAS N°2 : Déclarer une association. Les boutiques de commerce équitable en France accordent peu de crédibilité aux associations, ce qui rend la vente aux entreprises et boutiques plus complexe.

CAS N°3 : Projet supporté par Terres Karens. La vocation de Terres Karens n’est pas de commercialiser des produits (et sa structure nous confronte au cas n°2).

CAS N°4 : La coopérative exporte les produits finis.  La coopérative est incapable à l’heure actuelle de vendre ses produits sur un marché français : le marketing en thaï ne risque pas de remplir le panier de la ménagère…

è Face à cette complexité, le choix n’est pas encore arrêté. Les informations se multiplient et nous ne devrions pas tarder à choisir la structure idéale. Toute personne ayant une connaissance de ces problématiques juridiques est la bienvenue pour nous aider !

En France, le bureau de Terres Karens s’organise pour faire face à de nouveaux défis

Un nouveau bureau a été élu

A sa tête, Matthieu Grzybowski, qui rentre de 6 mois de volontariat à Maesot où il a travaillé pour Tak Border Children Assistance Foundation (TBCAF). Ce nouveau bureau accueille également une nouvelle secrétaire générale, Clélia Piquin, qui rentre d’un an passé à Mae Ramat où elle a rempli la mission de coordinatrice pédagogique au sein d’une école de 1000 élèves.  Amaury Vuatrin complète notre équipe en tant que trésorier. Il a passé 3 mois en Thaïlande dans les villages Karens où il a assisté différents projets du père Nicolas Lefébure, prêtre des missions étrangères de Paris.

Ce nouveau bureau cumule près de deux ans passés en Thaïlande et reflète la volonté de l’association de devenir une organisation de volontaires au service des volontaires, qui eux-mêmes se mettent au service de la minorité Karen à travers différents projets.  Cette connaissance du terrain est impérative pour mettre en place des projets crédibles et adaptés aux besoins locaux.

 Matthieu, nouveau president de l’association

 

 Clelia, notre secretaire generale

 

 Amaury, notre tresorier

 

Terres Karens, c’est désormais deux projets cohérents qui se complètent

Le projet fondateur géré par Alexis qui consiste au développement d’une coopérative dans un village Karen, Mae Woei Clo, et un deuxième projet tout neuf, géré par Nicolas, Lorraine et Noël en France, Marion et Foulques en Thaïlande, qui porte le nom de K4K (Karens for Karens).

La coopérative est en train de voir le jour avec une première filière d’achat de bobines de fil, une seconde de vente de lés de tissus, et une troisième filière d’achat de riz et d’essence. Nous avons actuellement besoin d’un soutien financier pour constituer notre fonds de roulement et financer les premiers achats, c’est pourquoi nous lançons un appel aux dons.

K4K est un projet de filière intégrée de commerce équitable dont le but est de revendre les produits de la coopérative en France afin de trouver des débouchés pour les produits des tisserandes mais aussi afin de rentrer dans une logique d’autosuffisance financière.

Terres Karens souhaite tout mettre en œuvre pour permettre un développement  des initiatives économiques Karens sans être soumis aux aléas financiers de l’assistanat. Par ses volontaires et l’immersion totale dans laquelle ils vivent ou ont vécu, elle possède des qualités exceptionnelles. Elle a les moyens de ses ambitions, avec une connaissance de la culture Karen inégalée. Alexis parle désormais couramment Karen, il est actuellement en train de réaliser une méthode pour apprendre le Karen. Par ailleurs, les différents membres de l’association ont développé au cours de leur mission un réseau en Thaïlande qui permet  d’aider les différents projets et les autres acteurs de l’action humanitaire dans la région de MaeSot.

Souhaits du bureau

Le nouveau bureau aura à cœur de faciliter la mise en place des projets par un soutien actif aux projets de coopérative en Thaïlande et de K4K en France. La coordination entre ces deux projets sera leur priorité. Ils sont en contact permanent avec Alexis, coordinateur du projet coopérative en Thaïlande, et Foulques, coordinateur du projet K4K en Thaïlande. Le bureau est également responsable du développement des projets futurs dans un but de cohérence et de soutien aux Karens.  

Vous trouverez une présentation synthétique de notre association et de nos projets dans le document ci-dessous !

Terres Karens en quelques slides…

Quelques nouvelles du projet K4K

Par Nicolas Boutin, étudiant à l’école Centrale Paris, ancien volontaire dans la province de Tak à l’été 2011.

Pourquoi K4K ?

Le réseau des expatriés de Bangkok est un marché limité qui n’a aucune extension possible en Thaïlande. Et comme Alexis le dit plus haut, la coopérative s’ouvre à de nouveaux villages, et de plus en plus de femmes karens souhaitent adhérer à la coopérative afin d’avoir des revenus pour leur famille. Nous avons donc décidé de créer de nouveaux débouchés en développant la distribution en France, en parallèle avec ce que fait Esprit Karen en Thaïlande.

K4K se donne donc deux missions principales :

–          S’associer à Esprit Karen et donner une forme juridique adéquate à la nouvelle structure pour permettre l’exportation en France.

–          Vendre les produits Esprit Karen en France (via les boutiques de commerce équitable, les ventes privées et le e-commerce).

Historique du projet

Le projet de création d’une filière de commerce équitable est né pour aller dans la continuité du projet de coopérative d’Alexis.

Noël Barjon, Nicolas Neiman et moi, dans le cadre d’un projet à l’Ecole Centrale Paris, avons tout d’abord conceptualisé le projet de septembre à décembre 2010 puis nous l’avons présenté à un collège de professeurs, experts en projet dans le domaine du commerce équitable, qui l’ont validé. Nous avons également rencontré des acteurs du développement économique de pays en voie de développement. Nous nous sommes donc engagés dans ce projet en février. Foulques est parti fin janvier pour s’occuper du projet en Thaïlande pendant qu’une équipe se mettait en place en France.

Une fine équipe

Développer la vente des produits karens en France n’est pas une mince affaire et nécessite donc diverses compétences. Une étudiante en école de commerce à Marseille, Lorraine de Joybert, soutenue par Clélia, est en charge de la partie développement produit et distribution dans les points de vente en France.  Noël Barjon, qui partira en septembre pour un an en Thaïlande afin de prendre la suite de Foulques et d’Alexis, s’occupe de l’élaboration du budget et de la recherche de financements, épaulé par Matthieu Grzybowski et Amaury Vuatrin. Nicolas Boutin est en charge de la coordination du projet en France et participe à la recherche de financements.

Ainsi, pour s’occuper de tout le travail que représente le projet, une fine équipe est réunie, dont les membres viennent de tous horizons, ce qui permet une complémentarité très enrichissante.

Noel Barjon

Lorraine de Joybert

Nicolas Boutin

 

Deux nouvelles recrues

Etant tous étudiants ou en stage, nous avons besoin d’être nombreux pour réaliser toutes les tâches que nécessite un tel projet. Ainsi, deux nouvelles recrues sont venues rejoindre nos rangs. Augustin Laudet, volontaire en Thaïlande pendant 3 mois l’année dernière, apporte son soutien dans la gestion de Terres Karens et dans la recherche de financements. De son côté, Olivier Dubourdieu a connu le projet grâce à la newsletter de la coopérative de Mae Woei Clo ; il soutiendra K4K en participant à la distribution et aux différentes études qui seront réalisées pour le développement de la structure en France.

Augustin Laudet

Pour favoriser l’implantation de nos produits en France, il nous a paru judicieux de  réaliser une étude sur le marché du commerce équitable et de la décoration intérieure en France. Pour assurer la viabilité de notre projet, nous avons constitué un plan de financement sur 3 ans en ayant toujours comme objectif que la structure soit avant tout au service des Karens. Nous avons également participé à un concours de création d’entreprise tourné vers le développement durable, le concours ACCEDE. Les mois prochains seront consacrés au démarchage en vue de vendre les produits dans des boutiques spécialisées ou non pour la rentrée prochaine.L’arrivée prochaine de produits en France

Ce sont des produits de décoration intérieure où l’on retrouve sets de table, trousses, linge, sacs et autres accessoires aux motifs karens. Les produits devraient arriver en France mi-mai  dans le cadre d’une vente privée.

Un sac Esprit Karen

Des tissus pour la table …

 

 

A vos agendas… la date vous sera communiquée prochainement !

 

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