Un atelier de couture

Posted on Fév 19, 2012

Claire Scaramus, volontaire à MaeWoeiClo

 

 La formation Couture a commencé ! 

J’ai acheté tout le matériel pour commencer la formation (restent encore une machine à coudre, une armoire, un fer et une planche à repasser).  Mi-janvier, nous avons fait une réunion avec les femmes qui aimeraient se lancer dans la couture.  Après avoir pris connaissance du projet, des règles d’engagement… elles ont eu un temps pour réfléchir et parler ensemble, puis nous nous sommes à nouveau réunies.  Plusieurs aimeraient apprendre mais ont des enfants en bas âge avec personne pour les garder.

Pendant la réunion : “moi j’ai une question ! Est-ce qu’on pourra mâcher du bétel ? Non, mais parce que moi je ne tiendrai jamais une matinée sans chiquer !» Si ça ne tient qu’à ça … on peut chiquer !

In fine, quatre couturières : Pojimo (la chiqueuse), Tjepomo, Hkupomo et Semuklemo.

Une belle table de coupe a été faite par Emoupah ; nous avons acheté en plus une grande armoire de rangement à un thaï vendeur ambulant (visite rarissime). L’armoire a un grand miroir, quand les villageoises sont venues le dimanche chercher du fil, toutes riaient de se voir, parfois peut-être pour la première fois, en pied dans notre armoire !

Toutes sont très motivées, ponctuelles, appliquées, engagées. Un début qui promet.

Pourquoi une formation couture ? 

La création d’un atelier de couture au sein de la coopérative répond à des besoins locaux forts :

  1. Minimiser les coûts de la coopérative et les délais de production : la transformation des tissus se fait sur place, et la coopérative économise le temps et l’argent qu’elle investit pour se rendre à MaeSaï.
  2. Proposer une formation professionnalisante à des jeunes femmes : contrairement au tissage, la couture leur permet d’acquérir un savoir faire professionnel qu’elles pourront valoriser dans la vallée, si elles éprouvent le désir de quitter leur village.
  3. Participer à la pérennité de la coopérative : la coopérative internalise la transformation des tissus, et s’affranchit d’un intermédiaire extérieur. Le projet d’atelier de couture contribue à valoriser les savoir-faire traditionnels (le tissage) et à proposer de nouvelles sources de revenus aux femmes.
  4. Favoriser le lien social : les plus jeunes transforment le tissu de leurs mères ou de leurs grands-mères.

Cinq personnes … c’est tout ? 

Le projet est testé à une micro-échelle pendant un an. C’est de cette manière que nous aimons développer de nos projets : si le projet répond à un besoin fort, il se développera ; si c’est une erreur d’appréciation, il ne se poursuivra pas, et les dépenses auront été minimisées.

En savoir plus sur l’atelier de couture …


2 Comments

  1. Sabine Caron
    21 février 2012

    C’est super ! De quoi vraiment augmenter leur savoir-faire !
    A noter qu’à l’inverse… il y a surement des gens qui aimeraient aussi apprendre des savoir-faire karen, en terme de tissage. Un bon moyen aussi qu’elles prennent conscience de la valeur de ces compétences qu’ici, on n’a pas ou qu’on a perdu et que certains aimeraient beaucoup retrouver que ce soit par nécessité, pour faire leur propre textile, ou pour en faire une activité professionelle qui soit « enrichissante », au sens très large du terme. Je travaille à monter ce genre de voyages, axé savoir-faire textile, en Asie (Thailande et Laos)… si vous connaissez des gens interessés à se joindre à ce type de projet, quitte à penser une formule qui pousse jusqu’aux frontières de la Birmanie… Contactez moi !

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  2. faustine binet
    21 février 2012

    Bonsoir,
    je suis une ancienne volontaire de Thaïlande, des MEP, et je travaillais dans un atelier de couture et de tissage à CHong Khaep.
    En ce moment je suis en Master d’Anthropologie et je travaille sur le textile chez les Karens.
    Je suis donc très intéressée par HEC. Je n’ai pas si elle était à Mae Clow Khi, dans le village du père Alain… ou si il s’agit d’un autre village. Je sais qu’il y avait plusieurs projets quand j’y était.
    J’aimerais revenir pour approfondir ma connaissance du tissage Karen, et si besoin aider….
    Quand au projet de Sabine Caron, ça m’intéresse également…
    je suis prête à en discuter mais je n’ai pas vos mails.

    bonne soirée, et bonne continuation pour ce beau projet

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